mercredi 12 décembre 2012

Obsolescence : le mot qui dérange !

Obsolescence au delà de la raison

Le reportage sur ARTE et les articles qui ont suivis montrent une grande passion sur un sujet de politique industrielle et technologique qui n'est pas un enjeu vital à court terme.

Les réactions sont parfois explicitement ou implicitement proche de celles constatées à propos de la "théorie du complot" !!!

Factuellement, la critique porte sur des procédés de marketing et de fabrication qui sont critiquable car ils peuvent frôler de très près l'escroquerie en vendant un produit qui n'a pas, en l'occurrence, l'espérance de vie espérée.

D'où la nouvelle variante de l'obsolescence ACCEPTEE : elle est prévue, calculée, mais les concepteurs comptent sur le fait que l'utilisateur ne manifestera pas de mécontentement...

Ca change tout !!!

Revenons au thème des réactions excessives.

Les faits sont là, tout le monde peste contre une batterie qu'il faut remplacer, d'un bug, d'un appareil fragile et pourtant, il n'y a pas de problème de fabrication... Les produits sont moins bons, durent moins longtemps mais c'est la faute à personne...

Au mieux, les plus honnêtes reconnaissent une recherche du moindre coût dû à la concurrence... jugée normale...

On m'oppose ici un article qui démonte cette théorie. On peut trouver des arguments qui relativisent les exemples du reportage (je ne l'ai ni réalisé, ni même été consulté je rappelle), mais les remarques sur ce texte qui s'opposent et qui l'approuvent reconnaissent en parallèle un problème de qualité de produit, de raisons plus complexes,...

Un exemple de raison plus complexe. On m'a opposé l'argument choc : pourquoi un fabriquant d'imprimante aurait intérêt à réduire la durée de vie de ses imprimante alors qu'il gagne sa vie avec l'encre ?

1 - Je ne rentre pas dans le problème de la présence ou non de compteur dans certains rares modèles d'imprimantes à jet d'encre ou de capteur évitant un débordement d'encre produit par les nettoyages et envoyé dans les "éponges" qui se trouvent dans les imprimantes. Ce qui par ailleurs gaspille une quantité d'encre hallucinante... Avec un système de pompe et de racloir pour déboucher les buses...

J'ai vu les mécanismes des appareils professionnels et ceux de ces petites imprimantes. La technologie n'est pas parfaite, lion de là et les modèles "pro" (industriels) ne laissent pas d'encre dans les buses mais ont un circuit de nettoyage...

2 - Il existe bien des puces dans certaines cartouches qui empêchent le rechargement : vous avez achetez une cartouche, le droit vous dit que vous pouvez en faire ce que vous voulez, mais le constructeur vous en empêche : il y a bien un compteur dans les cartouches. C'est une restriction de la liberté d'usus et d'abusus du produit.

3 - Enfin :

IMAGINEZ :

La société KODAK (paix à son âme) ne fabrique plus d'imprimante et décide, comme on me l'explique, de vivre sur la vente des consommables.

D'abord, elle regrette d'avoir fabriqué (elle ou une autre), des imprimantes dont la durée de vie n'était pas un peu meilleure parce qu'elle s'aperçoit que son parc rétrécie, entre autre, à cause de défaillances matérielles.

Mais pas seulement : la concurrence propose une option, genre écran tactile, ou plus grand ou nouveau port de connexion sans fil... Et les clients changent pour ces produits.

Les ventes de cartouches baissent. Mais ce n'est pas encore le plus grave...

Le premier jour ou KODAK (et les exemples sont nombreux) où elle annonce l'arrêt de ses imprimantes (surtout s'il s'agit d'une société encore plus spécialisée), le cours de son action chute en bourse et perd entre 50 % et 90 % de sa valeur.

Pas bon pour le PDG (CEO là-bas) !

Pas bon pour les actionnaires, pour les salariés, pour l'image donc pour les ventes du modèle "unique" qui est censé faire vivre l'entreprise avec ses cartouches...

De plus, l'équipe de Recherche et Développement ne sert plus à rien, donc on vire.

L'équipe Marketing aussi, dehors, pas besoin d'eux pour vendre des cartouches que les clients "captifs" sont obligés d'acheter ?

Plus de nouveau produit à annoncer, donc plus de publicité, plus d'image de société innovante...

Le "look" de l'imprimante passe de mode, elle se vend de moins en moins.

L'usine qui ne fabrique plus beaucoup d'appareil ne propose plus les mêmes conditions pour la fabrication. Si l'entreprise possède ses usines, elle peut en fermer la plus grosse partie... Sa valeur intrinsèque diminue...

L'équipe commerciale est donc en rapport avec les grossistes et revendeurs mais n'a plus que les cartouches à vendre. Ça n'intéresse pas beaucoup ces intermédiaires qui gagnent peu sur ces produits : ils préfèrent proposer les produits de vendeurs de nouveaux modèles : c'est ça qui les fait vivre...

Les revendeurs ressentent l'absence de communication et de baisse de demande. Les commandes de seules cartouches font des petits paniers moyens, les risques de se retrouver avec des invendus sans aucune valeur est grand : les cartouches sont de plus en plus difficile à trouver...

Le client ne trouve plus de cartouche facilement... L'appareil fatigue, se "démode"...

Il en change.

Au revoir KODAK ou la marque qui aurait adopté cette politique...

Alors l'argument de "vivre de la vente des seules cartouches"... Cà marche un temps mais ça coule l'entreprise...

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